Il n’y avait rien dehors. Absolument rien. Rien de spécial. Rien qui aurait pu me faire regarder par la fenêtre plus longtemps. De toute facon, avant dehors il y a une table de jardin, des stores, une bute de neige, une cloture de balcon. Encombrement, inutile mais pas tellement. Un bruit comme si on s’amusait a frapper un balcon de soccer au mur. Un mec qui parlait trop fort meme si on ne comprenait pas ce qu’il disait. En bas, toujours la meme chose je suppose. A 7h50 les gens se préparent a aller travailler ou ils sont trop cons et se levent de bonne heure pour rien. Quoi qu’il en soit, le mec parle fort, trop souvent. Il na surement rien a dire dimportant. Cest lenergie que certain on le matin de raconter je ne sais quoi de nouveau, de parler fort et de rire meme s’ils doivent aller travailler, de parler fort et de rire meme s’il ne doive pas aller travailler. Cette energie qui me fait chier.
Et je suis la devant cette ordinateur portable noir et metalique avec ce mec qui chiale en bas. Le téléphone a sonné je nai pas répondu. Ma job, éric du centre de rappel. Pour ce matin. Jy pense. Jhésite. Pourquoi n’y vais-je tout simplement pas. Apres tout, cest vrai que cest comme allez chercher 100 piasses. Non je reste mais pas tellement. Je ne veux pas rester ici non plus a ne rien faire. Je ne veux meme pas écrire, chercher quelque chose dans le frigo. Je ne veux rien faire. De tout facon il n’y a rien sinon de la salade de fruit. Les cerises goutent les peches et les peches les cerises. Le soleil ne se montre pas, pas plus que ses rayons. Il ny a rien dehors, rien qui ne fasse changement.
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Concepts et vocabulaire pratique du travail social. Facile a rouler. Peaby. Metaxa sont les mots que je capte de mon divan, écoeurée comme jamais. Sur la longue table en bois recouvert d’une sorte de nappe de tissus rouge framboise il y a un rouleau de papier toilette pas déjà entamé mais dont la premier feuille a quand même été détachée, un autre rouleau rendu a la moitié avec du papier utilisé sur le dessus, coincé dans le trou en moton. Un cendrier a couvercle ouvert et son couvercle. Le cendrier est plein de butch vidée. Du papier a roulé, une télécommande de dvd, un couteau a steak, un elastique, deux petites bougies qui ont deja servi, un vers au tier rempli de change, un tuyau de cop pour jouer des airs country a la guitare, une montre, ma montre. Il y a également trois cenne, un pick, deux petites clés, de grosses lunettes en plastique en forme de cœur, une facutre de Bell, des papiers venant de la banque nationale pour des REER et deux livres loué a la bibliotheuqe du vieux montréal intitulé introduction au travail social et concept et vocabulaire pratique du travail social que je ne lierai pas.
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Ce nest pas si plaisant décrire. Davoir sa journée pour écrire. En lisant Poulin je reve davoir mes journée pour écrire et regarder des chats par la fenetre en buvant un quick. La réalité est autrement. Dailleurs je ne sais pas trop si jai toute la journée pour écrire. Je ne sais pas trop si jai commencé ma nouvelle vie. Celle ou il y un apartement dans le vieux québec, un copain passionné et plein de vie qui entre et qui mexplique qu’il veut qu’on aille joué de la musique sur les plaines le restant de lapres midi. Celle ou je suis amoureuse, ou jai des amis colorées. Celle ou je vais a luniversité dans quelque chose que jaime et qui mapporte et mapportera. Celle ou je ne suis pas allergique au chat, que je travailles dans un petit café pas loin ou un fleuriste. Celle ou jai quitté montréal et autres choses encore. Celle ou jai tout quitté meme moi-même pour aller me rejoindre moi. Celle que jattends. Celle ou jai commencé petit a petit a etre heureuse. Je ne sais pas pourquoi jattends. Pourquoi ca devrait attendre ou plutot pourquoi je nagis pas. Mais je suis en train dagir, jai un boulot, un copain que je garde. Que jessaie de garder toujours aussi passionné. Musicien et fou. Jai un boulot pour économiser. Un boulot pour men aller. Un boulot en attendant. J’attends en agissant. J’attend tout court. Maintenant je ne suis pas heureuse. Je ne suis pas ce que je veux etre. Je le serai plus tard. Pour linstant je nai pas la journée pour écrire et en meme temps si. Je sais seulement que ca passe le temps et que ce nest pas si plaisant. Pas autant que je l’aurai espéré.
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Rien de pire que de se faire des illusions. Une idée de ce qui n’est pas. Qui dure un certain temps et qui déçoit avec violence. Il y un temps ou je pensais que la pire des choses était ca. Se faire des illusions. Maintenant le pire cest autre chose. Cest tout a la fois et rien. C’est entre autre le vide.
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Personne ne va rentrée dans cette apartement. Rémi ne sera pas la avant cinq heure au moin et peut etre bien qu’il viendra chez moi ce soir plutot que chez lui. J’habite chez ma mere. Je ne veux pas parler de ma mere. Je ne veux pas parler de chez moi. Je ne veux pas parler de Rémi, de son école, de mon travail, de mon quartier. Je ne veux parler de rien ou plutot je ne sais pas par ou commencé. Non, cest un mensonge. En réalité je ne sais pas quoi dire et pourtant j’écris. En réalité je nai rien a dire pourtant j’écris un roman. Le vide dans ma tete. Le vide que je stimule, que j’alimente a mesure que je ne réfléchie pas a ce que je pourrais bien dire. Je ne réfléchie pas, je me contente du vide et cela bien malgré moi. Mais tout cela ne semble etre qu’un procédé, une excuse en attendant de savoir quoi dire exactement. Ou peut-etre n’y a til rien a dire? Peut etre bien. La quete du message. Encore et encore. Chercher un sens. Et je ne sais pas encore si je dois sortir de cette apartement aujourdui. Pour aller ou? Pour quoi faire?
lundi 3 mars.
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